L’allocation d’autonomie

Le projet de long terme de l’UNEF pour faire face aux fortes difficultés financières que nous rencontrons et qui ne cessent de s’aggraver d’année en année, c’est la création d’un véritable Statut Social Protecteur des jeunes en Formation. Le volet financier de ce Statut Social est la mise en place de l’Allocation d’Autonomie, aide qui remplacerait le système d’aide social actuel, à bout de souffle et ne répondant pas aux besoins financiers des étudiantes.

  1. Un système d’aide social qui ne répond pas au besoin des étudiantes :

Notre système d’aides sociales à destination des étudiant∙e∙s a été créé juste après la Seconde Guerre Mondiale alors qu’il y avait beaucoup moins d’étudiant∙e∙s dans l’Enseignement Supérieur qu’aujourd’hui et beaucoup plus de jeunes issus de familles aisées.

Malgré des victoires obtenues par l’UNEFau fur et à mesures des années comme un 10 ème mois de bourse en 2010, ou la création de 4 échelons de bourses en 15 ans (0, 0Bis, 6 et 7)qui nous ont permis d’améliorer un peu ce système de bourse et d’aider un peu plus certain∙e∙s étudiant∙e∙s. Ce système reste profondément injuste, incohérent, insuffisantet infantilisant.

En effet, ce système de par la prise en compte de critères sociaux (revenus des parents) et de nationalité, exclut une grande majorité des étudiantedont les étudiant∙e∙s étranger∙e∙s. Ainsi seuls 26,5% des étudiantes touchent la Bourse sur Critères Sociaux du CROUS actuellement. De plus, le montant maximum de cette bourse est de 555 euros par mois (sachant que l’échelon 7 n’est touché que par 6% d’étudiantes boursieres) quand le minimum n’est que de 100 euros par mois. C’est largement insuffisant pour être pleinement autonome financièrement. Ensuite, ce système est incohérent car l’Etat dépense quasiment autant dans les exonérations d’impôt (dues à la présence d’un enfant dans l’enseignement supérieur) aux familles riches que dans les bourses. C’est ce qu’on appelle la demie-part fiscale. C’est un système illisible également car aujourd’hui il existe environ 150 aides différentes à destination des étudiantes. Enfin, c’est un système infantilisant car les bourses sont calculées en fonction des revenus de nos parents !

  1. Notre revendication pour répondre aux besoins d’autonomie financière des étudiant.e.s : l’Allocation d’Autonomie !

Afin de permettre à tou∙te∙s les étudiant∙e∙s de pouvoir suivre et réussir leurs formations, nous militons activement pour la mise en place d’une Allocation d’Autonomie.

Cette aide serait versée à tou.te.s y compris les étudiant.e.s étranger.e.s car personne ne devrait être considéré-e par rapport aux revenus de ses parents ou à sa nationalité et tout le monde doit pouvoir avoir une autonomie financière pour avoir une chance de réussir ses études.

Elle serait gérée et distribuée par les CROUS et d’un montant suffisant pour vivre (aux alentours du seuil de pauvreté) afin de répondre aux besoins des étudiant∙e∙s et permettre aux jeunes de gérer leur propre budget avec un acteur central de la vie étudiante : le CROUS. Elle ne dépendrait donc pas des revenus de nos parents.

Celle-ci serait versée durant la période des études jusqu’à l’obtention du premier emploi stable après le diplôme.

Enfin, dans sa mise en place, l’allocation d’autonomie s’appuie sur une déclaration fiscale indépendante de l’étudiant∙e. Celle-ci serait financée, tout d’abord par une refonte des aides sociales à destinations unique des étudiant.e.s en utilisant notamment les fonds de la demie-part fiscale. Ensuite une part du financement de cette aide reposerait sur la création d’une nouvelle branche de la sécurité sociale et d’une cotisation sociale propre. Enfin, l’Etat français devra également financer sa mise en place. En effet, celle-ci constituerait un investissement pour l’Etat Français car elle permettrait à beaucoup plus de jeunes de mieux se former et d’arriver sur le marché de l’emploi avec un niveau de qualification élevé, c’est pour cela que nous estimons que l’Etat et la collectivité doit la financer.

L’allocation d’autonomie est le projet de long terme de l’UNEF, la force de la démarche syndicale de l’UNEF c’est d’imposer une montée en charge vers l’allocation d’autonomie. En effet nous pensons qu’il faut arriver étape par étapeà la création de cette aide. C’est pourquoi nous revendiquons lors des élections du 12 au 30 novembre 2018 des mesures d’urgence permettant d’avancer vers l’allocation d’autonomie, tel les que l’augmentation de 200€ de chaque échelon de bourse et de 100 000 nouveaux∙elles boursier∙e∙s.

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