Statut Social du jeune en formation

L’UNEF défend lors des élections au sein des CROUS la mise en place d’un véritable statut social des jeunes en formation afin de nous garantir des droits protecteurs durant nos études. En effet aujourd’hui être jeune c’est souvent soit dépendre de ses parents soit accumuler de nombreux emplois précaires (en tant qu’étudiant∙e ou que jeune en insertion professionnelle).

  1. La jeunesse : un âge de la vie non reconnu et non protégé

En général, la société a tendance à « reconnaître » trois grands âge de la vie d’un∙e citoyen∙ne en accompagnant ces trois périodes de droits protecteurs. Ces périodes sont l’enfance, la période « active » et la période dite post-professionnelle. Pendant l’enfance nous dépendons de nos parents, lorsque nous sommes en activité, nous sommes protégés par l’assurance chômage en cas de période d’inactivité et par exemple. Enfin, lorsque nous ne sommes plus en activité la retraite est également là pour nous protéger socialement.

Le temps de la jeunesse en revanche n’est pas protégé : les bourses ne sont accessibles qu’à 26,5% des jeunes en formations, nous n’avons pas accès au RSA en dessous de 25 ans et nous ne sommes souvent pas éligible à l’allocation chômage car n’ayant pas assez cotisé. Que l’on soit en formation ou en insertion professionnelle, nous ne sommes pas protégés socialement ni même réellement accompagné. Nous sommes donc en réalité considérés comme des enfants dépendant de nos parents : nos bourses sont calculées en fonction de leurs revenus et nous dépendons maintenant de leur régime de sécurité sociale.

La jeunesse est donc pour nous une zone de non-droit qui commence à la sortie de l’enseignement secondaire (collège et lycée) jusqu’à l’obtention du premier emploi stable. Enfin nous pensons que l’ensemble des jeunes vivent dans des situations différentes mais ont des aspirations communes notamment la volonté d’être autonome vis-à-vis de notre famille pour pouvoir se former et s’insérer professionnellement comme bon nous semble.

2. C’est pourquoi nous revendiquons un véritable Statut Social Protecteur des jeunes en formation

Nous estimons qu’en tant que jeunes aspirants à des choses communes et ne bénéficiant d’aucune réelle protection sociale, nous avons besoin de nous voir reconnaitre par l’Etat un statut social. Ce statut doit nous permettre d’être autonome de nos familles, à la fois financièrement, dans notre accès à la santé, à un logement, au transport, bref toutes les composantes de nos quotidiens qui nous permettent de nous former et de nous insérer professionnellement. L’UNEF revendique donc l’ouverture de nouveaux droits :

  • La mise en place d’une allocation d’autonomie, volet financier du statut social, celle-ci est détaillée dans une autre fiche.
  • Un droit au logement : le logement est aujourd’hui le premier poste de dépense chez les étudiant∙e∙s, garantir un droit au logement autonome est donc essentiel. Aujourd’hui seul-e-s 7% des étudiant∙e∙s vivent en résidence universitaire. Nous revendiquons donc :
    • La rénovation de logement CROUS et la construction des 60 000 logements annoncés par le gouvernement. Nous serons par ailleurs attentif∙ve∙s à ce que ces logements soient bien gérés par le CROUS afin de garantir un tarif social aux étudiant∙e∙s
    • L’encadrement des loyers dans le privé
  • Un droit à la santé :alors que 27% d’entres nous renoncent aux soins faute de moyen, il est nécessaire de garantir un droit à la santé à l’ensemble d’entre nous en permettant un accès au soin facilité (par le biais du tiers payant généralisé ou encore d’un chèque santé national) et l’autonomie en matière de gestion de notre santé. En effet, depuis la suppression du régime étudiant de sécurité sociale, nous dépendons du régime de nos parents.
  • Un droit aux transports :la mobilité est nécessaire pour pouvoir se rendre sur son lieu d’étude, nous revendiquons donc la généralisation des demi-tarifs étudiants dans les transports en commun et à terme la gratuité des transports pour les jeunes
  • Un droit à la restauration :nous revendiquons la garantie d’un accès à une restauration à tarifs abordable sur l’ensemble des lieux d’études. Cela passe par la présence de lieu de restauration du CROUS sur l’ensemble des sites et un encadrement national des tarifs de cafétéria
  • Un droit à la culture et au temps libre :la culture et le temps libre sont des outils d’émancipation qui permettent également d’améliorer notre réussite universitaire. Nous défendons par exemple la généralisation de véritables Pass culture garantissant l’accès à tout type de culture.

Les élections au sein des CROUS du 12 au 30 novembre sont l’occasion de porter ces revendications puisque les CROUS s’occupent à la fois des aides sociales, de la restauration, du logement et de la culture.

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